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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 04:05

 

 mouloud 20

 

EPISODE 20

Résumé :Balthazar est allé voir Hubert Fiaque le patron de la FABREX.  Vraiment, ils ne sont pas du même monde.

 

 

 

Mine de rien Josiane Birdat menait son comité de soutien avec une efficacité inattendue. En une journée elle avait déjà rassemblé une coquette somme. Il est vrai que Mouloud était un bon client. Tout le monde l’aimait bien, à part son patron, le commissaire, certainement le maire, et le sous-préfet s’il avait eu l’occasion de le connaître.

Rassuré sur ses émoluments, l’avocat Freddy Mespieds accepta de prendre en charge le dossier de Mouloud. Par ce biais au moins Balthazar pourrait savoir comment l’enquête avance. Peut-être que le maire aussi en savait un peu plus. Il reçut Balthazar dans son bureau de l’hôtel de ville, énorme, débordant de son fauteuil. Comme on sait, l’édile se méfiait du journaliste. Il n’avait pas tort.

Il était au téléphone et achevait une conversation, quand il fit signe à Balthazar de s’asseoir :

_ Oui, ouiiii cher ami. A ce soir donc, je compte sur vous… sept ans et plus, cela compte. Notre ami commun le sous-préfet m’a assuré de sa présence. Et le commissaire y sera aussi. Oui, c’est cela. Qui ? Ah, en effet il me semble être libre et de bonne mœurs. Nous en reparlerons n’est-ce pas, tout cela mérite une enquête.

Il raccrocha et comme Balthazar n’avait aucune éducation il l’interrogea à chaud ;

_ Diable il y aura du beau monde ce soir. Où ? Pourquoi ?

_ Cela ne vous regarde pas ! Vous n’êtes pas invité. Nous fêtons un anniversaire voilà tout. Si vous venez pour la mise en place des nouvelles caméras de vidéo, sachez qu’il y en aura 200 de plus, que cela vous plaise ou non. Et vous pouvez toujours écrire comme la semaine dernière que notre ville devient un studio pour que j’y fasse mon cinéma.

_ Je venais pour Mouloud.

_ J’ai entendu parler de cette horrible histoire. Et voyez-vous, si une caméra de surveillance avait été installée là où le crime a été commis, eh bien Mouloud aurait peut-être réfléchi à deux fois avant de massacrer sa pauvre victime. C’est un agitateur. Un rouge !

Balthazar fut, intrigué un instant, « tiens, lui aussi emploie ce qualificatif de Rouge comme Fiaque et comme le commissaire, comme s’ils débitaient tous les trois le même slogan »  se dit-il in petto. Il n’en dit rien mais répliqua :

_ Jusqu’à preuve du contraire Mouloud n’est pas inculpé !

_ Cela ne va pas tarder, il y a un sacré trou dans son emploi du temps si j’en crois le commissaire.

A SUIVRE …

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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 04:00

 

 MOULOUD 14

                 "Si vous étiez un crapaud sur la route je n’hésiterai pas à vous écraser."

EPISODE 19

Résumé :Josiane est interviouvée par la presse parisienne et Balthazar va voir le patron de FABREX.  Pas de quoi en faire un fromage.

 


Balthazar, annoncé par la standardiste, arriva devant la porte du bureau. Hubert Fiaque lui dit d’entrer. L’homme était grand, belle prestance. Il avait hérité de la FABREX de son bourgeois de papa, et avait développé l’affaire. Il vendait chaque année des millions de tringles de rideau sur la planète entière. A croire que toute l’humanité avait des choses à cacher. Hubert Fiaque était vêtu d’une veste de velours avec des pièces de cuir aux coudes, et d’un pantalon de cheval glissé dans des bottes de peau rutilante. Une dent de sanglier ornait son épingle de cravate en or. Balthazar considéra ce bijou avec un vague intérêt et se demandait comment on pouvait trouver cela chic. «  Et ce sont ces types qui trouvent que les sauvages, avec leur collier de dents autour du cou, ne sont pas civilisés » pensa-t-il.

_ Vous voudrez bien excuser ma mise, j’arrive de la chasse et je n’ai pas eu le temps de me changer. Je possède quelques hectares de bois en bordure de la carrière de Saint-Varent dit le PDG avant d’intimer l’ordre, à ses trois  chiens courants, de se calmer. Les cabots frétillaient et galopaient à travers tout le bureau. Pourquoi un gauchiste comme vous souhaite me voir, d’ordinaire on ne vous voit que pour les grèves ? Ma secrétaire me dit que vous voulez m’interroger sur Mouloud ? Vous savez moins j’ai de contact avec lui, mieux je porte. C’est un agitateur. Un rouge. On me dit qu’il a des ennuis avec la police, une fois de plus. Pas étonnant.

Balthazar caressait l’un des toutous, ce qui sembla intriguer le patron.

_ Ah vous aimez les chiens ?

_ J’adore. Je connais même leur langage.

_ Ah ? Pour la première fois de ma vie vous m’intéressez.

_ Oui. Observez-les attentivement. Quand ils se rencontrent ils se parlent.

_ Ah ? Et que se disent-ils donc ?

_ L’un dit à l’autre : d’où viens-tu ? Et l’autre répond : pour le savoir sens mon cul ! Et toi alors d’où tu viens ?Pour le savoir sens le mien !

Effaré Hubert Fiaque resta coi une seconde.

_ Si vous étiez un crapaud sur la route je n’hésiterai pas à vous écraser. Vous êtes un type que décidemment nous n’aimons pas

_ Nous ?

_ Je me comprends. En ce qui concerne Mouloud je crois savoir que l’accusation est grave. Je le savais voyou, j’ignorais qu’il fut assassin. Je ne sais rien de plus. Maintenant je vous demande de quitter mon bureau.

Balthazar salua les chiens et ignora Fiaque.

Dans la cour de l’usine il aperçut la Jeep cherokee pour les jours de chasse, plus loin la Jaguar pour les jours ordinaires, et le coupé Mercedes pour Madame, la petite Porsche pour le fiston.

A SUIVRE…

 

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 03:56

 

 mouloud 18

 

EPISODE 18

Résumé :  Josiane Birdat   pue peut-être de la gueule mais elle donne de la voix. Elle lève une souscription pour payer l’avocat.

 


 

_ Dis coco tu le connais cet arabe ?Mouloud ? C’est ça ? le journaliste parisien s’était installé dans la rédaction comme s’il était chez lui. Il avait posé ses santiags sur le bord du bureau de Balthazar qui commençait à bouillir.

_ D’abord je ne suis pas coco mais anar. Nuance fondamentale ! Pendant la guerre d’Espagne les cocos ont flingué les anars. Ensuite Mouloud n’est pas spécialement arabe. Son grand-père, Luis, était Républicain Espagnol et sa grand-mère Berbère. Ils se sont connus en 1939 dans un camp de regroupement dans le sud de la France. Lui était d’un côté des barbelés, elle de l’autre. Un barbelé ce n’est pas bien épais, en tout cas ça n’a jamais arrêté l’amour. Luis est mort à Mauthausen. Mouloud vient de là. Tu comprends… côcô ? Et même s’il était arabe ça ne changerait rien. Maintenant il faut que tu t’en ailles parce que je dois filer à une expo d’art contemporain : ils ont peint des parpaings en rose et ils les ont ligoté avec de la ficelle. Mais si tu veux en savoir plus, tu devrais allez voir Josiane Birdat. Parle-lui très près parce qu’elle est dur d’oreille.

_ Merci confrère, tout près, compris.

On ne sait pas trop ce que le parisien recueillit comme info, mais il est sûr qu’il eut une idée assez précise de ce qu’un épandage de lisier de porcs peut donner par un beau jour de printemps sous un vent d’ouest. C’était approximativement la réminiscence que pouvait soulever, dans l’esprit d’un connaisseur rural, l’haleine de Josiane.

Mais le parisien était-il assez expert en la matière pour en goûter tout le fumet ? A  vrai dire on s’en fout un peu.

Chez les flics, en présence du commissaire, l’interrogatoire de Mouloud avait commencé. Aucune fuite n’était encore sortie de cette garde-à-vue. Balthazar avait bien essayé de joindre Legrandu. En vain.

Alors, surmontant sa répugnance, mais avec la vaillance qu’imposait sa mission, il prit rendez-vous avec Hubert Fiaque, le patron de la FABREX, l’employeur de Mouloud.

A SUIVRE…

 

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 04:45

 

 

 

 mouloud-17.jpg

 

EPISODE 17

Résumé : l’avocat qui avait défendu Mouloud ne veut pas soutenir le dossier aux assises. Il a peur de ne pas être payé ! Ah elle est belle la justice.

Josiane raconta qu’elle avait eu recours aux services de Mouloud «  en tout bien tout honneur » précisa-t-elle, ce dont personne ne pouvait douter. Josiane donc, avait demandé à Mouloud quelques menus travaux de peinture, naturellement payés au noir.

_ Il a magnifiquement travaillé, et comme il a fini avec deux jours d’avance, il m’a demandé moins que prévu.

_ Et vous avez accepté ?

_ Ben oui,  quelle idée ! Mais ça c’est rien. En décollant le papier peint dans l’escalier il a trouvé une petite cache. Dedans il y avait cinq louis d’or et un billet allemand de 3.000 deutschemarks avec la tête de Hitler dessus. Certainement le petit trésor de ma pauvre mère qu’a tellement souffert. Hé bien, Mouloud est venu me chercher pour me montrer sa trouvaille et me donner les pièces et le bifton. Un arabe ! C’est-y pas épatant ? Et je peux vous le dire, le temps qu’a duré le chantier, jamais un geste déplacé. Pourtant je suis souvent seule au magasin. Il aurait pu chercher à en profiter. Jamais Monsieur Balthazar ! Jamais ! Alors, Mouloud tueur ? IM-PO-SSIBLE !

_ Je suis bien de votre avis. Mais le voilà dans de beaux draps comme on dit ici ou là. Et son avocat ne veut rien entendre tant qu’il ne sera pas absolument certain de toucher ses honoraires.

_ Les avocats ce sont de beaux fumiers, j’en sais quelque chose. Un jour on a essayé de me violer. Vous l’ai-je déjà raconté ?

_ Un autre jour Mme Birdat, un autre jour. A chaque jour suffit sa peine : évangile de Matthieu chapitre 6 verset 34.

_ Ah, si c’est parole d’évangile je m’incline. Mais je vous le dis, je vais organiser un comité de soutien. Vous pouvez l’écrire dans votre  journal. On va recueillir des fonds pour payer ce salaud de baveux.

Balthazar en fut tout ému. Parfois se produisent des miracles quand on cite l’évangile.  Et en se servant une belle rasade de Chinon il murmura : «  Buvez ceci est mon sang ».

_ Paraît aussi que les journaleux parigots ont rappliqué ? C’est bon pour le commerce ça !  dit encore Josiane en tournant les talons.

« Elle est partie ! Encore un miracle », pensa Balthazar un poil ébranlé quand même par tous ces bienfaits successifs.

A SUIVRE…

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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 04:38

 

 

 

 

 

EPISODE 16

Résumé :  Mouloud est interpellé. A la descente du bus il tombe, en plus, des nues.

 

 

mouloud-15.jpg

Balthazar téléphona à Me Mespieds l’avocat qui lui déclara : «  J’ai bien défendu Mouloud le délégué CGT accusé d’avoir volé la Jaguar de son patron, mais je ne défends pas Mouloud, l’individu accusé de meurtre. D’ailleurs je ne suis pas sûr qu'il puisse payer mes honoraires. »

_ Le salaud pensa Balthazar qui ne manqua pas de restituer cette déclaration dans son papier, juste pour faire passer l’avocat pour un fumier. Ce, qu'après tout, il était.

A Niort, à l’heure du "bouclage" (heure à laquelle on boucle), le sous-sous-sous-chef-adjoint par intérim trouva que Balthazar usait bien trop de finesses de vocabulaire pour évoquer vaguement un arabe que tout accusait, mais il laissa filer l’article : il planchait sur le titre d’un papier vantant les vacances studieuses et équestres d’un élu

_ Dis Balthazar quel titre tu préfères : « Le sénateur a beaucoup à faire à cheval », ou bien « Vacances relevées avec selle pour le sénateur » ?

_ Je  propose : «  crottin ou pas, c’est toujours de la merde. »

Le sous-sous-sous-chef-adjoint par intérim, vexé, raccrocha, en même temps la porte de la rédaction s’ouvrit sous une violente poussée. Comme on peut en juger Balthazar avait une vie trépidante.

S'il n'avait pas été alcoolique, anar, prompt à mordre la main qui le caressait, "ingérable" comme disait son chef (qui "gérait" les individus), il aurait été un chic type, peut-être même aurait-il eu envie d'aller chaque année à l'arbre de Noël de l'entreprise, qui sait ? Balthazar bourré devant les gosses, à vrai dire,  personne ne voulait voir cela. Donc rien ne changeait. Et c'était bien ainsi. Aux yeux du plus grand nombre Balthazar était un fieffé con, et les soirées de grande buverie, Balthazar, en son for intérieur, se disait que le plus grand nombre ne pouvait pas avoir totalement tort. Mais un con qui se sait con, est-il moins con ? Pfuit...

Revenons à nos moutons. C’était Josiane Birdat qui entrait comme une furie.

Elle se pencha sur Balthazar et en postillonnant elle hurla avec son habituelle haleine de phoque :

_ Qu’est-ce que c’est que ces conneries  à la radio FM ? FM mon cul oui ! Mouloud un tueur ? Non mais des fois ! Mouloud  y a pas plus gentil ! J’l’sais bien moi. Et pas voleur avec ça. Et je le prouve !

 

A SUIVRE…

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 04:31

 

 

 

 

 

EPISODE 15

Résumé : la jeune victime a été tuée d’un violent coup sur le cou. Elle n’a pas été violée, ce qui doit bien emmerder le commissaire qui accuse Mouloud.  Un arabe violeur dans sa tête de flic c’est toujours mieux. C’est tellement con.

 

20110307 4957

                  "Dans les cendres on a trouvé un bouton métallique"


_ Dans les cendres on a juste trouvé un bouton métallique estampillé d’un « F ». Les peintres de la FABREX utilisent des combinaisons de papier qu’ils jettent après usage. Chaque combinaison est équipée d’une poche unique fermée par un bouton identique à celui qu’on a trouvé.

_ Oui, mais à part le tract de la CGT, rien de plus n’accuse Mouloud. 

_ Non, sauf que Mouloud s’occupe de l’entretien des machines de la FABREX, mais il lui arrive aussi de donner un coup de main à l’atelier de peinture !

Mouloud assassin ? Balthazar avait du mal à se faire à l’idée. Mais les évidences ont une nature singulière : elles s’imposent comme irréfutables. Pourtant tout le monde sait que ce qui semble réel, n’est pas vrai. Par exemple Balthazar pouvait sembler parfaitement sobre quand il était déjà à 2,5 g. C’est pas une preuve ça ?

Pour comble de malheur Mouloud fut interpellé le lundi de bonne heure, à sa descente de bus, juste devant la gare de Thouars. Le chauffeur du car qui écoutait assidûment la radio locale (et n’était même pas abonné au « Courrier de la République ») avait téléphoné en douce à la police avec son portable, ce qui est formellement interdit au volant. Les camions télé, les autos outrageusement ornés des logos des radios nationales, commençaient à arriver. Un militant CGT accusé de meurtre c’est bon ça coco.

A SUIVRE…

 

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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 05:07

 

 

 

 

EPISODE 14

Résumé : On sait  que le commissaire est raciste et con, ce qui va toujours ensemble.

 

trace de pneu

                                      "T’as photographié les traces de pneu ?"

 


Comme le brouillard décidément très volontaire parvenait à enrober l’épaisse silhouette du commissaire qui regagnait sa voiture, Legrandu souffla à Balthazar, comme pour s’excuser.

_ Tu sais qu’on n’est pas tous comme lui dans la police.

Legrandu portait toujours le cheveu très court et un pull lie-de-vin tricoté par sa mère. Il était célibataire et avait un chien baptisé « Derrick », ainsi nommé parce qu’il dormait 20 h par jour.

_  T’inquiètes mon Glandu. Je sais que les chefs sont des cons. Et que nous, on ne guérira jamais, puisque nous sommes allergiques aux cons. Alors, qu’est-ce qu’on a là ? 

Legrandu raconta ce qu’on sait déjà. On peut le rappeler, mais, si c’est comme l’histoire du type qui raconte sa journée de la veille avec tant de détails que cela lui demande 24 h, on ne va pas beaucoup avancer.

 _ Pour résumer Stéphanie, qui fait le ménage dans les bureaux de la FABREX est morte d’un violent coup sur la carotide. Sans doute une frappe donnée avec le tranchant de la main. Cela provoque une rupture du flux sanguin. Le cerveau n’est plus irrigué. Le sujet meurt. Couic ! Les légistes estiment que la mort remonte à dimanche vers 15 h. Pas avant d’après ce qu’on a trouvé dans son estomac.

 _ Elle a été violée ?

_ Non. Mais dis-moi : j’ai vu l’éclair de ton flash dans le brouillard là-bas. T’as photographié les traces de pneu ? Tu n’es pas  né de la dernière pluie mon salaud. Moi aussi ils m’intriguent... Et viens voir ça aussi.

L’inspecteur conduisit Balthazar en contrebas d’un talus. Un cercle de cendres fraîches disait qu’un feu récent avait été allumé là.

A SUIVRE…

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8 avril 2011 5 08 /04 /avril /2011 04:20

 

 

 

 

EPISODE 13

Résumé : Où on en est déjà ? Ah oui, Balthazar arrive sur les lieux du crime. Il s’est garé pas loin, mais je ne peux pas dire où, si vous n’avez pas lu l’épisode précédent, c’est un secret des Thouarsais.

 

mouloud-13-.jpg

Balthazar s’approcha du groupe. Il reconnut tout de suite les grasses rondeurs et la barbe drue du commissaire qui l’accueillit selon son aimable habitude :

_ A tiens v’là le viandard ! dit le commissaire en guise de bienvenue. Alors Forcalquier, toujours à fouiller la merde ?

_ Je la fouille, parce qu’on a toujours quelque chose à y trouver, monsieur le commissaire. On sait qui est cette malheureuse ?

_ C’est l’une des femmes de ménage de la FABREX. 18 ans. Un joli brin de fille. J’imagine qu’elle a refusé les avances de Mouloud,  et il ne l’a pas supporté. Ces gens-là ne supportent pas qu’on leur refuse. 

_  Qu’on leur refuse une augmentation oui, mais de là à tuer quelqu’un… Mouloud  vient d’être papa. Il a sans doute autre chose en tête.

_ Hum… On dit que ces gens ont de gros appétit. Ne sont-ils pas polygames ?

_ Mouloud ? Mais il n’est pas musulman. Et quand bien même.

_ Il s’appelle quand même Mouloud ! C’est un agitateur. Un rouge. Bon je file, j’ai un cocktail avec le maire. Legrandu vous terminez les constatations. Je veux votre rapport demain. Et trouvez- moi cet arabe ! Merde un arabe à Thouars : cela se voit non ?

A SUIVRE …

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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 04:14

 

 

 

EPISODE 12

Résumé : Le patron de la FABREX, Hubert Fiaque a demandé à Karantec de lui refaire toutes les ratiches en or. Quelle horreur ! Il a des goûts de chiotte ou c’est moi qui déconne ?

 

mouloud-12-.jpg

_ Quelle horreur !dit Balthazar.

_ Et il insiste pour que je lui mette de fausses dents de sagesse en or, les siennes ont été arrachées dans sa jeunesse.

_ Quelle horreur !

_ Et en plus il pue de la gueule, j’t’ raconte pas.

_ Quelle horreur !

_ Et si pour te détendre je te causais actions, licenciements, traders.

_ Quelle horreur !

_ Ou bien, pour parler d’autre chose, sais-tu que Josiane Birdat  ( voir feuilleton précédent) en pince pour toi ?

_ Quelle horreur !

_ Non c’est pour rire. Viens au café des Arts, je t’offre une menthe à l’eau.

_ Quelle horreur !

Quelques heures plus tard, Balthazar avait garé sa voiture un peu plus loin, sur le « chemin des quatre grammes » comme on disait dans le coin pour désigner un large chemin carrossable. C’était celui qu’on empruntait les soirs de biture. C’est-à-dire tous les soirs. Un chemin que les gendarmes négligeaient pour la bonne raison qu’il n’était pas sur leur carte Michelin.

La police scientifique avait rangé ses burettes, l’accès à la scène de crime était libre.

A une cinquantaine de mètres  de l’endroit où se tenait un groupe d’hommes dont les silhouettes étaient vagues dans le brouillard, l’attention du journaliste fut attirée par une trace de pneu très large laissée sur la berme boueuse. Par réflexe il la photographia.

A SUIVRE…

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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 04:11

 

 

 

 

EPISODE 11

Résumé : l’affaire  commence à faire du bruit. La radio locale saute sur l’aubaine entre deux disques de musette et l’horoscope. Avez-vous remarqué comme les radios libres sont ensuite devenues locales puis merdiques? Quel gâchis !

 

mouloud-11-.jpg

_ Justement quand on ignore on ferme sa gueule. On se demande où ils ont appris leur métier ces cons de la radio locale tempêtait Karantec.

_ Justement ils ne l’ont jamais appris. Radio libre ? J’m’marre. Ils sont payés avec des subventions municipales. Libre de dire du bien du maire ça oui.

_ Un jour je foutrai le feu à tout ça gueula Karantec hors de lui.

_ T’es de droite, mais t’es mon pote lui glissa tendrement Balthazar en lui servant un verre et en lui glissant un regard d’une touchante amitié, de celle qui vous laisse croire que vous n’êtes pas définitivement seul sur terre.

 _ Tu le connais le patron de la FABREX ? demanda Balthazar à Karantec.

_ C’est un client.

_ Mais encore ?

_ Secret professionnel !

_ Pas entre nous mon Karantounet.

Balthazar savait être charmant à l’occasion. (Si ! C’est vrai !) 

_ Il a du fric qui suinte partout. Si tu mets des couronnes en or sur toutes les dents ça fait 32 en comptant les dents de sagesse, ce qui ne se fait jamais, sinon c'est 28. Hubert Fiaque m’a demandé un devis pour 32 couronnes . J’ai chargé la note. Il a signé sans tiquer.

A SUIVRE…

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