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24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 05:18

 saletemps 7

 

 

 


Résumé : P'tit-Louis, porte parole des auteurs de résumé en grève, explique que la profession veut, désormais, travailler 30 h par semaine, une prime de panier, une prime de chaussures ( Pourquoi ? "parce qu'on doit aller chercher les textes sur le bureau de l'auteur"), et une augmentation unilatérale de 300 €. C'est non négociable!

 

Ludivine avait sorti son appareil photo, très professionnelle

Balthazar était stupéfait «  elle a des couilles la gonzesse ! » d’un geste il l’arrêta et souffla «  ne fais pas de photo du cadavre, ce n’est pas notre boulot ! Tu feras d’autres clichés, les lieux, les flics... ». La fille alors pétrifiée se mit à vomir. Voir un macchabé dans l’œilleton de son appareil est supportable, mais plus du tout  quand on met  ses mains dans les poches. 

Legrandu se retourna et accueillit Balthazar

_ Etrange non ? Quelle curieuse position. Et regarde  dit-il en pointant le doigt sur le  visage ...Ses deux yeux ont été retirés.  Ils ont été crevés de son vivant, il a du sang figé sur les joues.

Ludivine vomissait de la bille désormais, elle mangeait si peu.

 

paysage neige


La victime, à l’évidence était un type sans fortune. Et même sans le minimum vital. Ses chaussures éculées pointaient vers l’avant, sa semelle droite était ficelée grossièrement autour de la godasse. La neige avait recouvert ses vêtements et le côté de sa tête. Quand Legrandu secoua les nippes,  un très vieux pantalon de velours apparut et un très vieux manteau pied de poule. Le goulot d’une bouteille sortait de la poche.

_  Un clodo...  dit Leglandu à haute voix. Il secoua alors doucement la tête aveugle.

_  Meeeeeerde alors !!!!!!   Legrandu et Balthazar avait eu le même cri

A SUIVRE LUNDI

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 04:59

 saletemps 6

 


 

 Résumé : Donc les auteurs de résumé sont en grève? Bon... Y a-t-il un porte-parole parmi eux ? "Parfaitement, c'est moi." A qui ai-je l'honneur? "Appelez-moi P'tit Louis!  Y en  a marre de marre de marre."

Des gyrophares, en pagaille, sur 50 m rue du Vicomte. Les rais de lumière bleue se reflétaient sur les flocons . C’était beau et tragique. Un gyrophare, c’est toujours tragique. Balthazar aperçut le maire, Maurice Gros,  qui sortait justement d’un terrain vague. C’ était une longue langue de terre qui plongeait rudement vers le Thouet, la rivière du coin. Toutes les villes ont leur rivière.

Maurice Gros avait vu le journaliste et s’approcha les yeux mouillés. Il avait pleuré.

_ Oh Balthazar comment peut-on faire cela à un homme ?

Balthazar avança dans la neige épaisse, suivi de Ludivine. Un flic municipal tenta bien de dire :

_ Heu... Vous n’avez pas le droit... Heu... c’est interdit.

Balthazar fonça comme s’il n’avait pas entendu. Ludivine suivait sans dire un mot. « Elle apprend vite »songea le vieux journaliste «  profiter de l’effet de surprise, c’est toujours avancer son premier pion ». Le flic municipal resta comme un con (pléonasme).

thouet-neige.jpg

Un peu en contrebas, Balthazar reconnut, dans les volutes de neige,  la haute silhouette de l’inspecteur Legrandu. Il était penché  sur un corps. L’homme avait une bizarre posture. Le cadavre était couché sur le côté, en rond, les bras et les jambes tendus en avant. Il formait en quelque sorte,  le « C » de cadavre mais un C à l’envers. Une forme comme ça  ב.

A SUIVRE...

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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 04:39

 saletemps 5

 


Résumé : Les auteurs de résumé sont en grève. Que veulent-ils encore ?  Ils prennent les lecteurs en otage !

 

A Thouars, ils ont inventé  le vieux Thouars (comme s’il y avait un modern’Thouars !). C’est  beau et terriblement décrépi.  On ne serait pas surpris de trouver un vieux chat crevé derrière une poubelle (toujours renversée)  . Pour aller rue du Vicomte il faut prendre au choix la rue de Jérusalem ou la rue de l’abreuvoir. Balthazar opta, on ne sait pourquoi pour la seconde option.

 

DSCF0313

 

Ludivine était pâle, elle tremblait un peu. Il aurait dû la rassurer un peu. Au contraire il lui souffla : « tu pourras vomir si tu veux ».  Il était d’un con, parfois, ce Balthazar ! Et effectivement elle vomit son repas : une pizza à l’évidence surgelée et peu mastiquée, vite avalée, sans désir... Ce qui fit beaucoup de peine à Balthazar. Mais n’allons pas si vite !

La voiture fardée comme une pute avec les autocollants du  « Courrier de la République » glissa sur la neige. Lorsqu’on lui livra cette vieille bagnole usée, Balthazar rouspéta : «  mais merde, ce n’est pas un cirque le journal. J’ai pas envie de me faire repérer par les patrons quand je vais voir les syndicats, et pas envie de me faire remarquer par les cognes quand je vais saluer les manouches ! » , « moi j’y suis pour rien » répondit le livreur, « faut voir ça avec le service de la promotion ! » Lequel répondit outré «  il faut être fier de son journal ! ».  (Gros soupir de Balthazar).

Bref. Il n’était pas difficile de repérer le lieu qui agitait les flics : il y avait du gyrophare en abondance. C’était beau ces lumières bleues dans tout ce blanc de neige.

A SUIVRE ...

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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 04:16

 saletemps-4.jpg

 

 

 

Résumé :  Pas de résumé, les auteurs de résumé se sont mis en grève. Que veulent-ils ? On le saura peut-être demain.

 


Ludivine rendit compte, mot pour mot à Balthazar qui la conseilla :

_ appelle les flics pour avoir l’adresse.

Ludivine s’exécuta et raccrocha avec un regard d’une tristesse infinie et un nez de plus en plus long.

_ Ils disent RAS ???

Balthazar était affligé, mais il ne le montra . RAS, elle ne savait pas ce que cela voulait dire. «  Heureusement que l’autre ne lui a pas dit RAB » (Rien  A Branler, je traduis pour les Ludivine)

_ RAS cela veut dire qu’il se fout de ta gueule, cela veut dire en langue de cogne : Rien A Signaler.  Appelle les pompiers, demande  de ma part « la moustache » et demande- lui l’adresse. 

Ludivine (avec l’air navré de ceux qui apprennent les ficelles de leur métier et se trouvent soudain – à tort - aussi stupides que démunis), composa le numéro. « Moustache » interrogea

_ De  la part de Balthazar ? Mais que boit-il ? Où ? Et quand ? Et avec qui ? »

En mettant la main sur le combiné Ludivine chuchota   

_ Il demande ce que tu bois, où, quand et avec qui ?

_ C’est un code : Duhumard, aux Arts, au trictrac avec Karantec.

Avec un sourire radieux Ludivine raccrocha au bout d’un court moment.

Diapositive1

_ Il dit qu’il faut aller rue du Vicomte. Il dit aussi que ce n’est pas beau à voir. Je peux venir ?

_ Si c’est moche... Bien sûr !

A SUIVRE...

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 05:12

 



saletemps 3

 

 

 

 

Résumé : participé passé de résumer, a été substantivé vers 1750 pour désigner un exposé condensé consistant en peu de mots (...) a servi à former le locution "en  résumé" (1803). Ductionnaire hystorique de la langue française. Alain Rey. Tome 2. Le Robert.

 

_ Et ben la voilà ton info ! Les pompiers n'ont pas de chaînes pour rouler sur la neige parce qu'ils n'ont pas obtenu le crédit pour ce matériel. Plus on fait chier le monde plus on est lu. C’est un vieux principe. Tu vas te foutre à dos l’élu en charge des investissements à la caserne? Tant mieux ! Mais tu vas te faire des potes chez les pompiers qui demandent cet équipement  de neige depuis des années.  Tu appelles l’élu qui va te trimbaler. Tu racontes tout ça, tu dis que c’est un scandale. Que si Mme Birdat s’était cassé le col du fémur en allant chercher notre journal, elle  aurait dû attendre pendant  des heures la venue des secours et ce serait la faute d’un adjoint au maire incompétent.  Tout est vrai... C’est quand même  moins chiant que ton «  offensive du bonhomme hiver ».Rappelle-toi : à journaliste compétent, élu mécontent. C’est mon principe.

DSCF0272.JPG

Sans équipements, les sapeurs-pompiers ne pouvaient pas sortir.Alors, ils faisaient des bonshommes de neige.

 

Ludivine piqua du nez (qu’elle avait assez long)
_ Tu as raison Balthazar, j’aurai dû y penser.
Moi aussi pendant des années j’ai écrit comme toi « un silence ouaté recouvre la cité ». Je n’étais pas le premier, tu ne seras pas la dernière. Dans ce boulot on n’a jamais fini d’apprendre. Ce qui est vrai aujourd’hui ne l’est plus demain. La seule règle, c’est qu’il n’y en a pas. La seule règle c’est de surprendre le lecteur. De le surprendre... et de foutre le bordel !
Le téléphone sonna. C’était le directeur départemental.
_ Allo Ludivine ?  On vient d’avoir connaissance d’un crime à Thouars. Il paraît que ce n’est pas beau à voir. Appelle Balthazar, ses congés sont annulés. Il te dira si tu peux aller avec lui. C’est du côté de l’Abreuvoir, Balthazar doit connaître sans aucun doute...
A SUIVRE ...

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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 05:48

  Vous n'avez pas le temps de lire ? Balthazar est là. Il écrit pour vous des phrases romanesques qui valent des volumes entiers. Vous les lisez en moins de 30 secondes et votre imagination fait le reste.

 

marquepage

 

 

  Le sataniste dit aimer le diable. C’est bien con, car s’il y a un truc que n’apprécie pas le diable, c’est bien l’amour !
                 (Balthazar Forcalquier)

 

 

 

 

 

 

 

 

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18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 04:54

A bien y penser
l’enclume est très proche
de l’immortalité   
(Balthazar Forcalquier)

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 04:17

saletemps 2

 

                                                   

 

Résumé : n. m. Abgrégé, sommaire ( Larousse de poche).

 

 

Ce jour-là Balthazar était en congé, mais il passait quand même à la rédaction. Comme ça. Pour voir s’il n’y avait rien de particulier. Et aussi, et surtout, parce qu’il s’emmerdait ferme en repos, et particulièrement  en début d’après-midi, après la sacro-sainte sieste. Ludivine, qui était assez contente de son début d’article, lui lut cette « accroche » :
_ « Thouars s’est recouvert de son manteau blanc. Un silence ouaté recouvre la cité. Les habitants, surpris par cette soudaine offensive du bonhomme hiver, s’apostrophent volontiers : «  attention Mme Birdat, ça glisse aujourd’hui ! »
La neige devient soudain l’unique sujet de conversation...»

ville-neige.jpg

"Thouars s'est recouvert de son manteau blanc... C'est l'offensive de bonhomme hiver " On écrivait comme ça en 1950, et encore...

 

 

Balthazar fit une grimace :
_ Ludivine, excuse-moi de le dire :  mais c’est archi nul. On écrivait comme ça dans la Gazette de Thouars au XIXe siècle.  Bien sûr  il faut parler de la neige. Toute le monde l’a vue,  et  si tu ne fais rien, demain les gens diront : incroyable, il neige et le « Courrier de la République » n’en parle même pas.  C’est le genre d’info indispensable que tout le monde connaît pourtant. Donc ce que tu dois écrire c’est un truc inattendu sur la neige, et pas ce stupide enchaînement de lieux communs. T’as appelé les pompiers ?
_ Oui répondit tristement Ludivine en baissant ses beaux yeux. Ils ne peuvent pas sortir parce qu’ils n’ont pas de chaînes.
A SUIVRE ... LUNDI.

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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 05:31

Ceci est une fiction !

Tout est faux !

Pas de panique !

 

 

saletemps 1

 

 

 

Il neigeait sans répit depuis la nuit entière et la journée qui s’étirait. Thouars «  s’est recouvert de son manteau blanc » écrivait Ludivine dans l’article qu’elle entamait, quand Balthazar, le journaliste titulaire (on dit seul en poste), poussa la porte de la rédaction. Il fit la bise à Martine, la secrétaire, toujours là, toujours bougonne, toujours attentionnée.
DSCF0267.JPG
                 Lecteur, couvre-toi, enfile tes moufles, il va neiger sur tout le récit !

_ Tu veux du café ? Je viens d’en servir un à Ludivine.
_ Dame voui ! Je vais chercher la gnôle  dans le tiroir de mon bureau.

Ludivine était la jeune journaliste remplaçante. Une fille plutôt maigre, d’une légère rousseur, de grands yeux très clairs. Elle promenait dans son sillage un cortège de tristesse infini, de solitude cruelle. Elle était belle pourtant, mais à l’évidence ses compagnons de passage n’avaient pas su, ou pas voulu, la retenir. Balthazar n’était pas insensible à sa douceur naturelle, à cette manière qu’elle avait de lever sur lui son regard d’eau fraîche. Mais il était une vieille bête, incapable d’entamer une relation même fugace. Surtout avec une stagiaire ! Il était un vieux sanglier un peu butor. Que le siège, à Tours, lui ait envoyé une fille pour le remplacer c’était, pour lui, inconcevable.  La presse locale était, dans son esprit, une affaire brutale, rude, où l’on prenait des coups, où l’on en donnait. Un truc qui imposait des stratégies de combat, de longues heures au bistro, d’épuisantes soirées au bal des commerçants. Tout ça pour glaner une confidence, une de ces infos précieuses, qui bien envoyée  s’avérerait dévastatrice. Ces infos-là  n’étaient  jamais sur l’agenda du député ou dans le discours du maire.
 Ludivine se couchait trop tôt pour avoir accès à ces trésors enfouis.  Il fallait aller les débusquer à force de patience et  de beuveries. Ludivine buvait du lait ! Qui a jamais fait une confidence à quelqu’un qui boit du lait ?
A SUIVRE ...

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15 février 2012 3 15 /02 /février /2012 08:55

 

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Demain, jeudi, le nouveau feuilleton commence. Il se déroule à Thouars. On y boit du Duhomard ( l'apéro de tous les Thouarsais). On salue Karantec Plouendec le dentiste breton, grâce à qui cette enquête fera un pas décisif. Voilà, c'est tout...

Ah si... un message personnel à Dédé, ça va mon pote ?

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