En attendant la sortie, en fin mars prochain, des "Chroniques Noires à Thouars" aux Editions Geste, livre qui regroupera cinq affaires anarchos-policières voici une galerie de personnages, croisés au fil de ces récits. Personnages humbles ou arrogants.
Aujourd'hui : Mathilde
Mathilde, ah... Mathilde ! C'est la femme du commissaire, un con. Je dis un con pour faire simple, mais il est en plus tordu, pervers, un peu répugnant. Un beau personnage de roman en somme.
Or il se trouve que l'inspecteur Legrandu, ce moine-soldat, en pincera pour la belle. Il s'en faudra d'un souffle... Un souffle parfumé à la framboise, car l'haleine de Mathilde a des arômes de fruit rouge. Mais n'en disons pas trop...
C'est l'une des rares qui, sur les dessins, a un nez et des yeux ! Quel charme!
Extraits ( dans Panique à la maison Poulaga) :
" Même si la femme du commissaire était svelte et élégante, un joli visage triste, avec un long cou sublime, délicieusement dégagé par une coupe à la garçonne, son âge commençait à marquer le bord de ses yeux et de ses lèvres. Elle avait perdu cette fraîcheur qui enivre les couillons sur le retour, et qui sont incapables de voir la grâce languide des femmes mûres. (...) Legrandu est amoureux, c’est la première fois de sa vie. Il se sent tout bizarre. Il a même écouté ce matin, le chant d’une grive musicienne. Il avait laissé la fenêtre de son studio ouverte et se prit à aimer tendrement les trilles mélodieuses. Il se dit que c’était la première fois qu’il prêtait attention à ce chant. D’ordinaire, avant même de poser le pied par terre, sur la peau de chèvre qui faisait office de descente de lit, il allumait la radio, immuablement réglée sur RMC. Mais, bizarrement, pas ce matin.
Pour la première fois depuis longtemps il mit du miel dans son café. Un vieux miel offert, lors d’un lointain Noël, par son parrain. Et, rêveur, il ajouta à la liste de ses prochaines courses : confiture de framboise « ainsi je me souviendrais mieux de son haleine. "