En attendant la sortie, en fin mars prochain, des "Chroniques Noires à Thouars" aux Editions Geste, livre qui regroupera cinq affaires anarchos-policières voici une galerie de personnages, croisés au fil de ces récits. Personnages humbles ou arrogants.
Aujourd'hui Sophie la patronne du café des arts.
Bon... elle est d'abord là pour faire du chiffre d'affaires et, ensuite, écouter sans broncher les soliloques éthérés des consommateurs solitaires. Rude métier finalement, curé à côté c'est de la rigolade. Parce qu'en plus dans son créneau à elle, il faut faire crédit !
Extrait pour situer l'ambiance
"Karantec avait déjà le nez dans son Duhomard (en vente partout dans la ville) quand Balthazar entra dans le café des « Arts », ainsi nommé parce qu’on y cultivait sa cirrhose avec un certain sens du drame. L’estaminet était un endroit douillet. Il n’avait pas changé depuis 1923. Pas de formica, pas de linoléum, même pas un juke-box. On y jouissait d’une paix royale. Le site incitait au murmure. La lumière était douce, la patronne aussi. Dans le café, quelques clients pensifs sirotaient leur Duhomard, c’était la boisson de Thouars ; une ville fantasque qui n’avait jamais jugé utile de se dessiner un drapeau mais qui avait estimé nécessaire de s’inventer un apéro. D’emblée, Balthazar s’y était trouvé heureux comme une cerise dans son brandy."