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9 novembre 2012 5 09 /11 /novembre /2012 05:08

 

 

 

 

Le récit de Louis

 

 


 Julien m’inquiétait chaque jour un peu plus. Je n’affirmerai pas que ses nerfs le lâchaient, mais je pense qu’il tombait insensiblement dans une profonde mélancolie. Or la tristesse est pour le soldat pis que le découragement. Elle ne laisse pas de prise aux copains. Je faisais exprès de perdre à la manille, mais cela lui était indifférent.

 

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Je tentais de lui raconter quelques bons souvenirs venus de l’arrière. Lors de ma dernière permission j’étais allé, au cinématographe, voir un type marrant comme tout. Charlot était impayable. Mais je racontais mal et Julien me regardait d’un air encore plus affligé.

Il me semble, mais je ne le jurerai pas, que le macchabée qui nous regardait de l’autre côté du parapet lui avait tordu sévèrement l’âme. Je ne pourrais pas dire autrement la chose. Il passait des heures à l’observer, parfois je voyais ses lèvres bouger. Il murmurait des paroles qui semblaient toutes palpitantes de colère ou de tristesse, je ne sais pas. Ce n’étaient pas de mauvaises prières, pas de ces imprécations à l’envers comme j’en avais entendues parfois une ou deux heures avant l’assaut, quand des types furieux de leur sort s’en prennent à Dieu, Jésus, tous les saints et Allah avec. Ces dingues qui allaient crever bientôt injuriaient le ciel avec rage. Dans quel état allaient-ils se présenter là-haut avec leur tête arrachée ou leur poitrine écrabouillée ?

 

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Ce n’était pas tellement de recevoir une rafale qui me foutait la trouille, c’était le grinçant de ces hommes condamnés et damnés. Je faisais tout pour m’éloigner un peu d’eux, pour que Dieu, dans ce tumulte, ne me mette pas dans le même bain où, eux, se plongeaient tout vifs.

Julien n’insultait pas Dieu, il n’y croyait pas, c’était plus simple pour lui, mais il se chuchotait des mots pleins d’épines. Je le sentais bien. Un moment j’ai cru qu’il parlait aux restes du sergent dont la moitié du corps était affalée, là, juste devant.

 

«  Eh Juju, j’vais au jus » je lui ai lancé. Cela ne lui a pas arraché un sourire. En revenant de la cambuse, j’ai croisé un peloton de légionnaires. Des durs, mais chics types. Les savoir là, tout près de nous, m’a rassuré. C’est toujours précieux de pouvoir s’appuyer sur de solides gaillards. Une fois je les avais vus dans un corps à corps. Ils maniaient un long couteau de tranchée avec une aisance magnifique, vraiment. D’un coup de lame j’avais vu une tête de boche tomber, d’un seul coup.

L’un d’eux m’a vu avec le bidon fumant, cela lui a fait envie. Il m’a suivi du regard, et voyant que nous étions installés à quelques enjambées derrière un épaulement, il nous a rejoints, Julien et moi. Il voulait un peu de caoua. Je l’ai servi. Il a causé avec Julien. Je me suis éloigné un peu pour aller chercher dans la cagna la bouteille de vieille prune.

 

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Julien avait l’air intéressé par ce que lui disait le gars. Tant mieux si Julien pouvait se détendre un peu. Dans l’abri j’ai saisi le flacon envoyé par ma petite chérie, sur l‘emballage elle avait écrit de sa fine main : «  tu la partageras avec ton ami Julien et vous penserez un peu à moi qui suis si seule. Ne buvez pas tout d‘un coup, c‘est mauvais pour la santé» Alors… Alors la terre a tremblé. Deux obus sont tombés. Deux seulement, comme si en face les canonniers faisaient juste un essai, pour voir.

 

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Dans la fumée j’ai vu le légionnaire qui m’a lancé un regard affreusement triste. Il n’avait plus de bras droit. Il regardait son unique main gauche, comme on regarde une amie. Julien avait le ventre perforé, je voyais le jour à travers. Il avait la tête d’un type stupéfait. Je lui ai fermé les yeux mais il me fut impossible de replier sa bouche ouverte. Il a été enterré comme ça, bouche bée, le ventre plein de terre..

 

Quand j’ai rangé ses affaires, il y avait une lettre dans son portefeuille, une lettre d’Élise ma femme. La lettre commençait comme ça : « Julien, mon unique amour »

J’ai pleuré longtemps.

 

Balthazar

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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 05:57

  Pour finir la semaine, un récit croisé en deux épisodes.

 

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LE BRAS DU POETE

 

Le récit de Julien

 

28 novembre 1915. La neige, qui s’était interrompue vers minuit, tombe en abondance ce matin. Comme un tampon sur une plaie à vif se gonfle de sang, elle éponge le champ de bataille. Après vient le froid. Au début je l’aime cette neige, elle masque le visage noir et boursouflé d’un sergent qui me fixe depuis trois jours de l’autre côté du parapet. Ce n’est pas que ce cadavre me tracasse particulièrement. Je ne le connais pas. Il était là avant que je n’arrive. Il était déjà tout raide avec sa gueule incroyable. Il est mort – on le voit bien – mais sans comprendre, les yeux ouverts. Son uniforme fatigué en dit long sur lui : il n’était pas né de la dernière pluie.

Il s’est fait couper en deux par un énorme morceau d’obus qui est venu se ficher bien droit dans l’épaulement de la tranchée, juste derrière ma place de sentinelle. La plaque est épaisse, grande comme le fer d’une bêche, bien plate au milieu, les bords sont déchirés comme les dents d’une scie très abîmée. J’observe ce bout de métal et je pense un instant au mineur qui est allé chercher ce minerai au fond d’un boyau sombre, dans le ventre de la terre. Je songe à cette besogne aveugle.

 

 

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Le sergent a conservé au fond de ses yeux vitreux l’expression d’une profonde surprise. A force de m’interroger ainsi il a fini par me mettre mal à l’aise. « ? » Me hurle-t-il dans son silence de mort.

«Est-ce que je sais moi ! » Je lui murmure. «  As-tu une femme ? Des gosses ? Te voilà comme une grenouille sans tes pattes arrière… t’as pas l’air malin mon pauvre vieux. Savent-ils chez toi ? » Comme il insiste, il m’agace furieusement, mais je n’arrive pas à lui en vouloir sérieusement : au fond, grâce à lui, moi, je sais désormais que je mourrai sans stupeur. Je ne veux pas mourir sur une question. Quand on sait cela, je pense que la menace est dissoute d’un seul coup.

C’est sûr le sergent n’a rien senti, sa gueule le dit, il a juste eu le temps de s’interroger. Même pas le temps de se poser une petite question, il a disposé à peine de la demi-seconde qu’il faut pour que se forme un point d’interrogation dans la cervelle. La neige, peu à peu, fait du corps une petite bosse blanche presque douce et cela me fait du bien. Maintenant j’aurais presque du plaisir à regarder le champ de bataille à travers le créneau.

 

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Les gars d’à côté sont arrivés hier. Louis qui est revenu avec un bidon de café les a croisés : «  ce sont des légionnaires, des durs » a-t-il dit. Des durs…Cette expression me fait doucement rigoler. Un dur, peut-être que le sergent l’était. Un dur de dur qui battait sa femme. Ou bien un dur avec un cœur d’artichaut, le genre de gros bras qui verse une larme à tout bout de champ… ou qui s’étonne quand il est coupé en deux tout vif.

 

Alors qu’avec Louis, on se chauffe les mains sur la timbale brûlante un type s’approche. Au revers de sa capote : la grenade brodée à sept flammes. C’est l’un des légionnaires. «  Salut les gars, z’avez pas un peu de caoua pour bibi ? » Il a dans ses yeux bleus une façon de se foutre de la gueule du monde qui m’enchante d’emblée. Il tend son quart, on lui verse son café. «  Épatant ! Merci. Il est comment le secteur ici ? » Un accent qui traîne un peu tombe de ses lèvres épaisses, elles sont comme les bords d’une cicatrice gonflée, mais bizarrement ce n’est pas laid du tout. Louis répond «  comme-ci, comme ça. » La question n’a pas d’intérêt, la réponse non plus. Il a demandé cela par politesse, comme on demanderait, en temps de paix, des nouvelles de la famille.

 

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                                                             Blaise Cendrars.


Son café avalé, il s’adosse à la tranchée, tire une longue pipe déjà toute prête qu’il allume. Bien sûr, il a vu l’éclat d’obus noir et luisant. Il n’a dit rien. Alors je l’interroge un peu. Il répond aimablement. Il est suisse. Il s’appelle Blaise Cendrars. Il est poète à ce qu’il dit. Il s’est engagé parce que l’action c’est de la poésie, et que l’occasion était belle de s’y plonger tout entier. Je me demande s’il est fou ou s’il a du génie. Il était au 3e régiment de marche du 1er régiment étranger, puis après dissolution de celui-ci il a rejoint le 2e de marche du 2e étranger. Il porte à l’annulaire de la main droite une bague simple découpée dans un morceau de douille. Comme j’observe cette fantaisie assez inhabituelle pour un “ dur ” il sourit et précise : «  comme le dit un pote à moi, Apollinaire, lui aussi poète, c’est une bague taillée dans un métal d’effroi. »

 

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                                                                 Apollinaire.

 

Alors… son regard bleu s’échappe vers le ciel. Son bras arraché me frappe au visage et, comme un linge trempé, me mouille de sang. L’obus est arrivé en traître sans un souffle. Il a percuté juste derrière le poète, dans ce ciel blanc, sans un miaulement.

 

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Mes oreilles se sont mises à siffler atrocement, la seconde marmite est tombée à ma droite, la déchirure soudaine m’a ouvert le ventre. Avec une insondable surprise j’ai vu mes entrailles dans la boue, j’ai marché dessus. Le café bu, dilué au sang, était sur mes jambes. J’ai perdu connaissance en même temps que la vie. Pourquoi ?

 

Demain, le récit de Louis.

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 05:30

 

 

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Un lecteur de Sainte-Radegonde m'envoie cette photo prise dans la salle des fêtes communale. 

On imagine qu'avant l'affichage de ce mode d'emploi, nombre d'usagers ont sombré dans un abime de réflexion avant d'appeler, piteusement, à l'aide.

Quelle étrange civilisation tout de même que la nôtre qui impose de telles consignes.

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 05:43

 

 

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Une étude très sérieuse démontre que les pays qui consomment le plus de chocolat sont aussi ceux qui glanent le plus de prix Nobel.

Imaginons un monde différent dans lequel ce serait le pays qui consomme le plus de Duhomard  qui se dinstinguerait  : j'aurais une bonne chance de décrocher le prix Nobel de littérature.

Ben oui  c'est mathématique.

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 05:31

 

  gel

 

Voici la notice d'une pommade pour soigner les bobos de la bouche. On conseille, pour conserver le médicament, de le tenir loin des enfants.  Eh oui, il y a de l'alcool dedans et ces foutus morveux sont capables de tout avaler! Enfants d'alcooliques !

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4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 05:23

  Vous n'avez pas le temps de lire ? Balthazar est là. Il écrit pour vous des phrases romanesques qui valent des volumes entiers. Vous les lisez en moins de 30 secondes et votre imagination fait le reste.

 

pleurs

 

 

Elle a eu une crise cardiaque...Depuis, elle a arrêté de se teindre les cheveux.

(Sonia)

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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 05:20

 Quand je suis triste

je suis un peu plus lourd :

c'est que j'ai le coeur gros.

 

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2 novembre 2012 5 02 /11 /novembre /2012 19:06

 

Lauriers et trompettes pour Mélanie qui a trouvé sur  le poteau devant Cat et la maison Balthazar

 

 

Énigme n°1 : Marie perd une lettre et ça fait rire tout le monde...

Il fallait se diriger à Sainte-Verge (Sainte-Vierge sans le « i »)

 

Pas loin, le malacologiste a fait lui-même sa coupe.

Il s'agit d'Alcide d'Orbigny, naturaliste, explorateur, paléontologue et donc malacologiste (zoologue spécialiste des mollusques), qui a défini le stratotype du Toarcien, entre Vrines et Pompois.

 

Encore plus près, l'église est marquée du sceau de la République.

L'église de Sainte-Verge est une des 71 églises françaises présentant une référence républicaine, en l'occurrence ici la devise « Liberté, Égalité, Fraternité ».

 

Pas besoin d'entrer dans l'école pour se mettre à la place d'un écolier.

A côté de l'école se trouve un pupitre d'écolier et un tableau noir.

 

Si vous ne suivez pas le cours de mathématiques au tableau, c'est que vous avez la tête en l'air : vous pourriez même voir des satellites !

SATELLITES : c'est le nom inscrit sous le panneau publicitaire situe de l'autre côté de la rue.

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Certes, mais il ne fallait pas aller chercher à deux pas de là, du côté de l'abribus qui avait aussi ses satelliites

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C'est par ici qu'il vous faudra chercher, sans trop se creuser... le trou est déjà là !

Un trou dans le mur sous le panneau : c'est là que se cachait le 1er indice !

 

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Énigme n°2: Les rêveurs croiront l'histoire de la reine (franchement !) quand les scientifiques parleront des échinodermes...

La deuxième énigme vous emmenait du côté de Sainte-Radegonde :

Une légende raconte que la reine des Francs, Radegonde, vêtue d'un riche manteau d'hermine constellé d'étoiles, était poursuivie par les soldats de son mari Clotaire Ier. Voyant les sbires la rattraper, Radegonde demande à Dieu de lui venir en aide. Alors, les pommiers en fleurs ont courbé leurs rameaux pour la cacher. La reine a passé la nuit dans le verger, et le lendemain matin, elle est repartie libre, en abandonnant son manteau. Depuis, les étoiles de cet habit royal remontent à la surface. La légende semble être vraie puisque les curieux trouvent encore aujourd'hui, au lieu dit "le champ des étoiles" de la commune de Sainte-Radégonde, d'étonnantes petites étoiles. Ce sont des éléments fossiles qui, empilés, formaient le pédoncule des crinoïdes, des animaux échinodermes marins.

 

Jadis on y mangeait, on y dansait, on s'y baignait... Aujourd'hui, on peut y entendre des bruits moins agréables.

Référence à la Guinguette des Pommiers et au terrain de moto-cross que l'on trouve désormais.

 

Pas la peine d'emprunter les méandres boueux qui certes, vous mèneront au(x) sommet(s) mais qui peuvent plus vite encore vous faire redescendre.

Pas la peine d'entrer dans le terrain boueux du moto-cross.

 

Seul(e) ou en équipe, salis ou équipés, bien chaussés pour passer la chaussée, « pressez »-vous !

Référence à la Chaussée de Pommiers.

 

C'est par le chemin que vous trouverez le parchemin.

Le chemin de randonnée bien sûr !

 

Si vous arrivez sans chuter à la chute, chut !

La cascade de Pommiers.

 

99 marches plus haut, faites une pause et mangez un « petit suisse ».

L'endroit est surnommé « la petite Suisse »

 

Continuez votre chemin. L'ambiance devient électrique.

Le champ est entouré d'un fil électrique.

 

Trois voies vous sont proposées. N'en privilégiez aucune : vous êtes arrivés !

 

Fouillez dans le petit chêne, si vous n'êtes pas un gland...

Le 2e indice se trouvait dans une petite boîte cachée au cœur d'un jeune chêne situé à quelques mètres à gauche du panneau directionnel.

 

 

 

 

Énigme n°3 : Que vient faire Montauban dans le Thouarsais ?

Sur la carte de Cassini, la commune de Saint-Jacques est nommée « Saint-Jacques-de-Montauban », (du lieu de Monte Abboioni).

 

C'est devant le château des Ducs de la Trémoïlle, derrière l'église, qu'il vous faudra chercher.

Derrière l'église de Saint-Jacques, on a une belle vue du Château des Ducs de la Trémoïlle, et, sous une pierre plate, le 3e indice.

 

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Conclusion :

 

Les trois parchemins récupérés sont des copies de ceux que cherchent Tintin dans Le Secret de la Licorne.

Trois frères unys. Trois Licornes de
conserve vogant au Soleil de midi
parleron.
Car c’est de la lumière que
viendra la lumière. Et resplendira
46 58 N. 0 12 43 W.
la + de l’Aigle.

 

Si comme Tintin, vous superposiez les trois parchemins, les coordonnées GPS du cimetière de Saint-Jean-de-Thouars apparaissaient.

La Croix de l'Aigle est en effet la croix située au centre du cimetière de Saint-Jean (l'apôtre symbolisé par un aigle).

Le « trésor » de l'énigme se trouvait sous un pot de fleurs au pied de la croix.

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2 novembre 2012 5 02 /11 /novembre /2012 05:08

 

 

 

Ville

 

 

 

 

L'accès au centre ancien de Thouars s'effectue par cette rue. Comme bien d'autres petites villes de France Thouars assiste, inexorablement, à l'assèchement de son coeur commercial.

Bizarrement la ville vient d'y instituer une zone bleue alors qu'il n'y a déjà pas grand monde. Et pour ajouter à la difficulté d'accéder au centre, elle a fait instituer un passage alterné. Résultat il est plus facile de sortir de la ville que d'y entrer. Sans doute quelques penseurs ont dû estimer qu'il y avait encore trop de monde.

Le touriste va pouvoir souffler : "enfin seul!"

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1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 05:12

Titi a ouvert un cahier, ce gamin de 5 ans y note les mots qui restent à inventer. C'est une bonne idée, Balthazar y participe.

 

Nicolas Reau est l'un de ces vignerons qui comptent en Anjou. Alors que la vandange était capricieuse, le travail commence dans les chais. Nicolas suivra-t-il ce principe de la "Reumaturation" qui lui est cher?

 

 

 

 

 

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