Le flamand c'est laid, même parlé par des femmes.
(Balthazar Forcalquier)
Sapristi Balthazar
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Le flamand c'est laid, même parlé par des femmes.
(Balthazar Forcalquier)
https://www.youtube.com/watch?v=eO7ka1og6b0
Il n'y a ici rien à peindre et tout à écrire... Peut-être.
D'abord parce que le chevalet du peintre ne tiendrait pas une minute, l'Agueil (aussi appelé aiguolas) vent venu du levant aura tout de suite mis à terre la toile et ses couleurs. Ce n'est pas un pays de peinture à l'huile, peut-être de pastel, plus sûrement d'aquarelle. Seul l'aquarelliste accoutumé à la vivacité peut avoir ici une chance. Mais il ne vient pas celui-ci, il préfère la mer...
Le musicien ne s'entend pas, et le sculpteur ne sait pas où donner de la tête. Non, ici c'est la patrie de celui qui écrit, s'il a le courage de s'arracher à la méditation, car ce vide incite à la vacuité.
Le pays est rugueux et crépu. On hésite : qui est le plus dur entre le caillou et le chardon
? C'est un pays de laine qui sent fort le miel chaud, le suint et la solitude. On doit y être bien pour écrire ( mais ce n'est pas sûr, on peut écrire partout). On y est seul mais sans l'ennui, voilà bien le miracle.
Sur le marché de Florac les vieux sont tassés plus qu'ailleurs ils n'offrent pas de prise à ce vent qui souffle furieusement, dit-on, là-haut, sur le Causse. Fripés et noirauds, ils sont gentils, avec l'accent. Ensuite viennent les "Babas" qui ont vieilli là, sur pied, sans trop de heurts, avec le froid quand même et fort peu de lessive, cela se voit bien. Les filles ont la cinquantaine, elles étaient jolies mais elles ont pris désormais un teint qui mange la lumière, le cheveux va comme il veut, leur regard est un peu triste désormais. Elles fument encore, c'est sûr, de cette herbe qui jadis les faisait rire et qui maintenant les plonge dans une sorte de solitude morne. Car elles sont seules sur le marché et vendent deux ou trois navets, un pot de miel, de l'encens capiteux. Elles portent encore ces cotonnades indiennes de Katmandou. Elles restent belles quand même sous leur humble bijoux afghans. Les garçons qui vont dans le sillage sont du même bois, ils payent leur liberté en sacrifiant à la savonnette. La barbe et les dents grises, mais toutes n'y sont plus. Ils sont doux et perdus comme des indiens, ils vendent des fromages minuscules avalés en trois bouchées qui sentent fort l'étable et le rustique. Leurs enfants ont grandi et sont partis (où?).
Je les aime bien. J'ai failli en être, j'en suis quand même.
Le pire ici c'est d'entendre vociférer les joueurs de pétanque autour de la fontaine !
Oh oui la rime va comme j'te pousse, oui ça boite, oui ... et moi aussi !
https://www.youtube.com/watch?v=PJqD2hzyuho
Causse Méjean : l'air sent le miel chaud et le suint. Ici rien n'est facile mais tout est simple, c'est-à-dire, simplifié, sans plis. Restent le vent, le caillou et des chardons ardus. Les chemins vaquent à leurs affaires depuis mille ans sans s'occuper de ceux qui désormais les arpentent en casquette de Gortex, chaussures Quechua et bâtons de carbone. D'ailleurs voici deux siècles ils ne s'occupaient pas plus des colporteurs chargés de rubans bleus, faveurs rouges et almanach. Ils allaient fredonnant l'esprit plein de nouvelles à dire et de jeunes filles à lutiner en échange d'un dé à coudre en argent. Les chemins ne s'intéressent qu'aux moutons qui leur murmurent des confidences incompréhensibles.
"Mon chat était tellement beau, qu'on aurait dit qu'il était fait au pinceau". (Claudie)
Quand on n'a envie de rien...
Y a rien à faire !
(Balthazar Forcalquier)