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4 octobre 2013 5 04 /10 /octobre /2013 03:30

 

 

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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 03:20

 

calibres 16

 


 

Résumé: Bon... c'est expéditif de flinguer du patron, mais ça marche.
Le commissaire, beau joueur, donna à Balthazar quelques détails techniques sur l'exécution devant l'église Saint-Médard.
Le tireur s'était placé en face du beau portail roman, au dernier étage de la maison des artistes (cela ne s'invente pas). Ces combles correspondaient aux maisons voisines, et il était facile de s'échapper par l'une des trois ou quatre cages d'escaliers qui desservaient les immeubles mitoyens.
L'arme utilisée était cette fois-ci une22 long rifle. Une petite carabine et pourtant l’une des plus précises sur des distances ne dépassant pas les 300 mètres. Cette petite munition a la particularité d’avoir un  tracé très tendu, sans «  flèche »  c'est-à-dire sans retombée trop rapide.  De calibre 5,5, la balle de plomb avait été légèrement chemisée de manière à la rendre plus  ferme. En dépit de sa vitesse tout de même modeste (340 mètres seconde) la balle, à l’arrivée, faisait un petit trou d’aiguille bien propre... redoutable s’il est bien placé. En plein front par exemple.
Les enquêteurs supposaient qu'il s'agissait d'une 22 LR Savage mono coup solidement construite, en matériau composite de couleur gris anthracite, avec une culasse standard, très classique, et un poids de la détente qui pouvait être réglé comme sur les « grandes carabines ».
La police passa au peigne fin les clubs de tir circonvoisins, enquêta chez les chasseurs et les militaires. Bref tous ces gens qui sentent la poudre de près ou de loin.
Les ventes du « Courrier de la République » montaient en flèche. Le directeur départemental libérait chaque jour une page à Balthazar, à charge pour lui de la remplir «  sans tomber dans les divagations anarchistes ! » précisa le chef. Les colonnes étaient faciles à remplir, comme on dit dans le métier : l'actualité avait ces jours-ci du talent.
Evidemment l'affaire commençait à faire un peu de bruit. Deux patrons abattus, cela intéresse, forcément. La télé en parla, les médias nationaux envoyèrent quelques enquêteurs qui vinrent, fort civilement, saluer leur confrère Balthazar. Deux d'entre eux furent mieux accueillis, celui du « Monde Libertaire » et celui de « Siné Mensuel », un type barbu et une fille... barbue aussi. Bien qu'ils fussent camarades, Balthazar ne leur livra pas tous ses secrets, d'autant plus que Carlota avait répondu à son appel par une brève missive sortie tout droit d'une imprimante et certainement manipulée avec des gants de caoutchouc :
« prouvez moi que je peux vous faire condiance . »
Comment entrer en contact avec Carlota Machete ? Balthazar cherchait en vain la solution. Elle lui fut apportée sur un plateau et de bien curieuse façon.
A SUIVRE...
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2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 03:18

 

calibres 15

 

 

 

Résumé: Carlota couine. Balthazar est comme un con et tente une conciliation. Mais voilà que ça recommence.
Dans la foule massée sur le parvis de l'église Saint-Médard, on ne remarqua pas tout de suite ce qu'il venait de se passer. Un type en costume sombre plia les genoux. On pensa qu'il était ému et qu'il priait la dépouille de Michel Crapute. Puis ses mains touchèrent le sol. On pensa qu'il en faisait un peu trop. Puis il roula, la gueule ouverte et pleine de sang. Il venait se prendre une bastos en pleine gueule. Son visage était net mais inexpressif. Il avait un tout petit trou sur le front, deux fois rien. Mais bien assez pour aller dans l'autre monde Balthazar qui était en face n'avait pas besoin de le reconnaître, il le connaissait.
C'était Ismaël Avanavissius, patron de la MNT ( Manufacture Nouvelle de Thouars) qui fabriquait des joints de culasse en gros, et qui venait, pour satisfaire ses actionnaires, de licencier un tiers de son personnel, essentiellement des femmes non qualifiées qui, après deux ans de chômage, pouvaient espérer un maigre RSA et les restos du cœur. Bref, pour faire simple, un PDG arrogant et – on l'aura deviné – fort libéral.
Deux secondes plus tard, à nouveau le claquement d'un coup de fouet. Deux mètres plus loin, le big boss de la big grande surface de la big ville voisine, entama une génuflexion un peu lourde vu que le gaillard pesait 150 km. Il coula sur le sol comme un sac mou (j'allais écrire comme un sac empli de vomi, mais non, cela ne s'écrit pas). Celui-là ne verrait pas la fin de la grève que les caissières avaient entamé la veille pour refuser les horaires nouvellement mis en place. Soit :9 h/ 11 h 15 – 13 h 45 / 15 h 45– 17h30/19 h – et les jours de nocturne 20 h/22 h. Voilà qui empêchait de rentrer à la maison et d'aimer sa famille. Et voilà qui était loin de faire 8 h par jour. Les salaires étaient donc faibles et les journées hors de la maison étaient bien longues. Sans parler d'un projet d'ouverture dominicale.
L'émotion fut d'autant plus grande qu'un message arriva à la rédaction. Il fut publié le lendemain, et la veille, à 23 h 48, Balthazar avisa le commissaire :
_ Ne soyez pas surpris, de ce que vous allez lire demain, je vous l'annonce en avant première, voici ce que nous avons reçu :
« l'action continue. Un patron licencieur vient de payer sa dette à la société. Un autre qui martyrise de pauvres mères de famille aussi. Ce n'est que justice. Cette justice est en marche. La liste des fripouilles est encore trop longue. Signé : Carlota Machete. »
Balthazar en dévoilant ce qui allait être public le lendemain, ne se compromettait pas trop et jouait le jeu de l'échange aimable d'info qui ne tire pas à conséquence.
_ Gardez le billet ! Nous allons l'analyser ! Répondit le commissaire.
_ Ah mais ce n'est pas un billet, c'est un message internet qui vient d'un pays étranger...
_ Merdaille !
_ Commissaire je vous en prie.
_ Excusez-moi.
_ Disons que j'ai seulement entendu « sapristi ».

 

Bizarrement dans les jours qui suivirent les patrons du coin suspendirent leur plan de licenciement et l'on en vit même qui remplaçaient les vitres cassées des ateliers. La justice brutale avait, quand même, quelques vertus.
A SUIVRE...
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1 octobre 2013 2 01 /10 /octobre /2013 03:16

 

calibres 14

 

 

Résumé: comme celui de l'épisode précédent, mais en mieux !
Au courrier du matin, une enveloppe banale, avec l'adresse de la rédaction imprimée sur une vignette autocollante avec la mention «  personnelle ». Dedans l'enveloppe cette missive
« Monsieur
je suis navrée de lire sous votre plume une aussi tiède nécrologie de Michel Crapute. Soit vous êtes incompétent, soit vous êtes vendu au capital. Michel Crapute était une crapule. Renseignez-vous. C'est pour cela qu'il a payé sa dette. 
Signé : Carlota Machete ».
Évidemment Balthazar en fut tout retourné, et pas seulement parce qu'il avait un sacrée gueule de bois, vu qu'il avait arrosé avec son ami le dentiste la bonne info sur le poil de chien et le Remington 700 qui avait eu raison d'un salaud. Que Carlota puisse le croire ami des petits et grands chefs le rendait triste et furieux
Il ne pipa mot à personne de cette lettre. Mais il décida d'entrer secrètement en contact avec cette Carlota. Pour cela il disposait du journal. Il suffisait qu'il publie quelques phrases qu'elle - et elle seulement - saurait décoder. Dans l'édition du lendemain, dans la masse des articles, une brève banale passa inaperçue. Une brève qui n'avait pas de réalité concrètre si ce n'est qu'elle était adressée seulement à sa mystérieuse correspondante.
Une retraite bien méritée
Michel Makhno souhaite s'expliquer à la fin d'une longue carrière probe. Certains lui reprocheront son incompétence et d'autres ses compromissions mais il part dignement et aimerait bien s'expliquer avec ceux qui ont osé ainsi le vilipender, c'est le message qu'il nous demande de publier, ce que nous faisons bien volontiers, etc, etc.
Carlota comprendrait que ce Michel Makhno imaginaire était Balthazar et qu'il voulait s'expliquer auprès d'elle. Mais cet appel resta sans effet... dans l'immédiat.
La semaine passa, Michel Crapute occupait les pages comme il n'avait jamais osé l'imaginer de son vivant, dommage pour lui qu'il ne puisse en profiter : mot du député en hommage à Michel Crapute, témoignages de sympathie en mémoire de Michel Crapute, communiqués du syndicat des patrons et de diverses associations soit-disant philosophiques (autant dire franc-maçonnes)... Le jour des obsèques arriva enfin. Il y avait foule sur le parvis de l'église Saint-Médard. Franc-maçon et catho, Crapute était opportuniste. Tous les patrons étaient là, et les contremaîtres aussi. Lorsque le cercueil sortit de l'église une foule recueillie regarda passer le cercueil couvert de fleurs. Balthazar était là aussi... bien obligé, son chef avait réservé une page entière.

 

Une page entière pour un con pareil... Remarquez, tout compte fait, il avait bien fait parce qu'une détonation claqua soudain dans le silence mortel et que la page fut, en définitive, facilement remplie.
A SUIVRE...
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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 03:56

 

calibres 13

 

 

 

 

Résumé : incroyable le commissaire Jérôme de la Ravinière et Balthazar sympathisent, et cela sur la dépouille de Léon Bloy, une sorte d'anar de droite (cela existe). Mais où qu'on va à ce train-là ? La vérole est-elle en chantier ? On devrait le savoir un de ces jours.

Le commissaire sortit deux feuillets :

_ Je vous passe les formules habituelles voici les rapports de la police scientifique et du médecin légiste. Sur la scène de crime : trace de poudre et un poil de chien. Selon les analyses ADN celui d'un chien loup plutôt blanc. Bon... cela ne veut rien dire, ce poil a pu arriver là par hasard, porté par le vent. Mais voilà qui est beaucoup plus intéressant : la balle a été tirée par une carabine Remington 700. Elle est fréquemment utilisée par les tireurs sportifs, son encombrement et son poids  limitent son usage à des postes fixes. Cette carabine est pourvue d’un bipied, la crosse est en matériaux de synthèse, uniformément  grise, elle donne  l’impression d’une arme de guerre. Le magasin contient trois cartouches de calibre 300 Winchester magnum  et une quatrième dans la chambre. Ce calibre convient  bien au tir grandes distances, 300, 400 mètres voir plus. L’organe de visée est  généralement une lunette Tasco de bonne qualité.

Conclusion : le tireur est un as, et surtout pas un chasseur du dimanche.

_ Pardon, répondit Balthazar, mais on s'en serait douté. La victime a été exécutée proprement. Elle trempait dans des affaires louches ?
_ Pas qu'on sache, mais vous-même, vous l'aviez vu quelques jours avant ?
Ah te voilà mon salaud ! pensa Balthazar, les flics seront toujours les mêmes, mais il tempéra en ajoutant, comme les journalistes. Il raconta son entretien avec Michel Crapute – et cela n'avait plus d'importance désormais – son double jeu et le résultat nul de cette courte investigation : l'article fut bloqué en haut lieu ainsi qu'on l'a vu.
Le commissaire sourit
_ Ah cher monsieur la puissance des forces occultes est toujours active.
_ Vous voulez dire celle des francs-maçons ?
_ Absolument !
_ Vous voulez dire que mes chefs sont francs-maçons ?
_ Je le suppose... comme les miens. Ne dit-on pas qu'ils sont partout ? Mais que cela ne nous empêche pas de faire notre travail. Je viens de vous donner matière à un bel article, j'attends le renvoi d'ascenseur.
_ Mais c'est déjà fait : vous savez qui est Carlota Machete.
Le commissaire sourit encore et trinqua sans dire un mot.
Ballthazar n'avait jamais vu un flic semblable... Si... fin... si cultivé. Ce type était séduisant dans le fond.

 

Une lettre arrivée le lendemain rappela le journaliste à de plus saines pensées.
A SUIVRE...
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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 19:45

 

Une belle balade pour tout âge, sur les routes du Thouarsais, avec des vélos d'une autre époque. Philippe Perrein y était avec un tandem de 1936, une lourde machine qui n'aime pas les cotes! Il a souffert mais il a tenu bon.

 

 

 


 
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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 03:27

  Vous n'avez pas le temps de lire ? Balthazar est là. Il écrit pour vous des phrases romanesques qui valent des volumes entiers. Vous les lisez en moins de 30 secondes et votre imagination fait le reste.

imgres.jpg

 

Ici les gens sont très accueillants, ils respectent ma solitude.

( Balthazar Forcalquier)

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28 septembre 2013 6 28 /09 /septembre /2013 03:30

On a beau dire, si les blindés avaient été efficaces, l'aviation n'aurait pas été inventée.

(Sonia)

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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 03:20

 

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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 03:07

calibres 12

 

 

 

Résumé : 11 h 30 rendez-vous pour boire un coup au café des arts, cela vous tente ?


Le commissaire et l'inspecteur arrivèrent à 11 h 30 précises, confirmation faite par le coup de cloche de Saint-Médard et trois secondes plus tard par celui de Saint-Laon, deux églises voisines à Thouars qui se font concurrence depuis toujours. Mais comme Saint-Médard a une tête d'avance (c'est ici que sont célébrées les obsèques, autant dire qu'on y va souvent), elle sonne un poil avant. Où vont se nicher les petites mesquineries, fussent-elles catholiques ?

Jérôme de la Ravinière portait beau. De stature fine, même un peu maigre, il portait sur le visage les stigmates d'une fin de race, la lippe un peu pendante , un léger strabisme, et des dents en mauvais état. Il parlait « rupin » comme on dit au bar des cheminots.

_ Jouons franc jeu voulez-vous Monsieur Balthazar Forcalquier. J'ai consulté votre longue fiche des RG ( Renseignements Généraux) je sais à peu près tout de vous.

_ Ah oui ? Et qu'est-ce que je bois d'habitude ?

_ Heu... Laissez moi me souvenir. J'ignore ce que c'est... mais c'est du Duhomard.

_ Ah Sophie, tu as entendu m'sieur le commissaire paie sa tournée de Duhomard gueula Balthazar dans cet estaminet gracieux aux boiseries polies par plus d'un siècle et demi de lassitude alcoolisée.

Le commissaire amusé sourit et découvrit une rangée de dents pourries. Bizarrement il n'avait pas mauvaise haleine. Plus tard Balthazar éclaircit ce mystère : le commissaire suçait des pastilles de menthe forte.

_ Donc voici ce que je vous propose. L'affaire est grave, votre article en témoigne. Accordons-nous. Faisons... comment dire... partie commune. Je vous donne des informations directement ou bien par le biais de l'inspecteur Legrandu. Je crois d'ailleurs qu'il a commencé cette besogne sans mon accord, mais c'est déjà oublié. En échange vous me faites profiter de vos connaissances dans le milieu anarchiste.

_ Cher monsieur, vous avez peut-être de bonnes manières mais vous salissez la moquette. Vous laissez des miettes. Je ne mange pas de ce pain. Les flics chez eux, les journaleux ailleurs, c'est ma loi. Il ne peut pas y avoir d'autre accord. Vous me dites ce que vous voulez bien, et moi pareil. On peut négocier sur cette base. Mais pas plus, sinon il y a toujours un gogo et je m'en voudrais que ce fut vous. Comme dit Sun Tzu : « Tout l'art de la guerre est basée sur la duperie." 

_ Sun Tzu, général chinois, VI e siècle avec JC.

_ Vous avez gagné le super banco, et c'est moi qui paie la deuxième tournée.

_ Seconde tournée cher Balthazar, seconde, si vous me permettez cette familiarité car, il n'y en aura pas de troisième. Je dois me tenir, en dépit des attraits de ce Duhomard, ma foi fort savoureux.

Il est « prout-prout », un poil pédant et coincé du cul, mais on en fera quelque chose pensa Balthazar en trinquant : « marché conclu et cochon qui s'en dédit ! »

_ Ce sera comme vous dites. « Tout chrétien sans héroïsme est un porc », Léon Bloy.

Il cite Léon Bloy pensa Balthazar, nous ne serons jamais amis, tout au plus liés.

 

_ En signe de bonne volonté voici ce qu'affirme le médecin légiste et les experts de la police scientifique, dit le commissaire, vous allez voir c'est intéressant.

A SUIVRE...

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