Sapristi Balthazar
Le blog qui dit n'importe quoi et même son contraire !
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XX
Nous progressions désormais sur une plaine hachée de bosquets. La montagne était derrière nous, et nous apercevions au loin sa couronne de nuages. Le chemin était mouillé. Les sabots des chevaux y laissaient de vastes trous immédiatement inondés.
J'ignore pourquoi nous avions choisi ce cap. Il fallait bien en choisir un, n'est-ce pas. Et puis les neiges de l'Est ne nous manquaient pas. Certes l'hiver approchait, mais nous n'en sentions pas encore la morsure, comme si notre marche repoussait le vent glacial dans ces gorges abruptes qui font de grosses entailles dans les montagnes, et où l'air hurle atrocement. Et c'est un fait que l'ouest était doux. Il levait en face de nous des brises d'une tièdeur de femme. Et des parfums, de quoi ?_« Sens-tu cette haleine Amogh ? »_
« Oui Absalom... C'est comment dire ? »
_« Sexuel ? »
_« Non... Enfin pas seulement, c'est puissant. »
_« Attends, attends... Peut-être est-ce … la mer ? »
_« La quoi ? »
_« Je ne sais pas, je me souviens peut-être, ce parfum n'est-il pas celui des marées ? De la vie qui va et vient? De la source même ? De l'ivresse des étoiles ? Une odeur nécessaire ô combien ? Peut-être une odeur de bouillon? Peut-être une odeur de sueur mouillée? Ou une odeur familière mais inconnue? Une odeur de famille pour un orphelin ? Une odeur de moi ? Une odeur de la maison ?»
_ " Maison ? Quelle maison ?"
(A SUIVRE)
XIX
Il en était toujours ainsi lorsque nous rencontrions des femmes. Nous laissions en elles des bribes de nous, des enfants futurs inaccomplis.
_« des petits que nous ne connaîtrions jamais et qui, peut-être, un jour lointain, peut-être nous perceraient de leurs lances dans une perfide embuscade. » dit Amogh en riant.
_« Non pas, il n'y a plus d'enfant, c'est ce qu'elle m'a dit »
_« Ah ??? He bien tant mieux ! »
En tête j'avais cet air triste que je murmurais
« Well, I see you there with a rose in your teeth
One more thin gypsy thief
Well, I see Jane's awake
She sends her regards »
_ "Quelle est cette langue?" interrogea Amogh
_"Aucune idée".
Le monde était devenu celui des femelles puissantes, inaccessibles à notre mal. Elles allaient par petites troupes, souvent en duo seulement. Elles aussi avaient trouvé un mode de vie libre. Elles n'allaient au contact que par furieuse nécessité. Elles ne se dévoilaient qu'après un long examen, elles ne redoutaient personne, et partaient toujours après la première nuit. Nous n'avions jamais vu de troupes mixtes. Et les rares escouades masculines observées de loin sous le couvert des frondaisons épaisses ne comptaient jamais de femmes. Nous mêmes Amogh et moi allions seuls, tous les deux. Et je me demande bien ce que nous aurions fait si une seule de ces gracieuses passantes était restée avec nous...
(A SUIRE)
24 photographes amateurs du Photorail club de Thouars exposent 145 clichés qui sortent de l'ordinaire.
Comme cette très belle image de Liliane Bruneau qui dégage une sérénité minérale et tendre.
.
Ou comme celle-ci de Maryvone Delavault qui, de Madagascar, porte, sur nous, un regard différent.
Jusqu' au 5 mai à la chapelle Jeanne d'Arc de Thouars (centre ville direction parking Jeanne d'Arc) tous les jours de 15 h à 19 h entrée libre
XVIII
Amogh au matin avait le sourire d'un homme heureux. Son amie était déjà partie. Et quand mon aimée fut réveillée, ses petits seins pointus émergeant de la peau de cerf qui avait été notre couche, elle chercha du regard sa compagne. Se sachant seule soudain, elle surgit nue, maigre et musculeuse. S'habilla prestement et, me lançant un baiser de la main, disparut dans les fougères hautes au moment où, du haut de la crête, l'autre, d'un long sifflement, l'appelait.
Avec Amogh nous reprîmes la route, apaisés et insatisfaits. Nous aurions aimé fonder une tribu. Recommencer le rite, faire de nous une civilisation d'herbe et de viande.
_l'as-tu seulement aimée ? Ai-je demandé à Amog?
_Avec fougue, Absalom, avec fougue ! Et je pense avec tendresse aussi car nos lèvres aussi se sont unies. Elle me manque. Est-ce cela l'amour ?
_T'a-t-elle dit son nom ?
_Dans un souffle, elle a dit Eloneloa, mais je n'en suis pas sûr. Et toi raconte.
_Elle était osseuse, tu as vu, et elle a eu des gestes d'une tendresse si touchante... Elle a gémi et murmuré des mots inconnus. Elle ne m'a pas dit son nom, ou alors était-ce Sophia ?... Mais elle m'a mordu l'épaule. Elle était d'une beauté fulgurante. Elle me manque aussi.
Nous avons repris notre route cap à l'ouest. En silence. Que dire de plus qui ne soit dès lors qu'impudeur. Les hommes ne sont pas ainsi, en revanche il paraît que les filles n'ont pas comme nous cette embarras. Tiens d'où me venait cette réflexion ? J'ai cherché... impossible de me souvenir...
(A SUIVRE)
Je ne suis pas un fidèle des monuments aux morts, des gerbes et des clairons, en bon anarchiste je me tiens éloigné des marches militaires ; mais je vais chaque dernier samedi d'Avril à la cérémonie organisée en mémoire des déportés.
J'y vais parce que je préfère les victimes aux bourreaux. Et parce que j'ai eu le bonheur de connaître Gérard et Robert, deux anciens déportés de la résistance, dont le regard rieur et le bon sourire étaient pour moi un ravissement, une manière de sauvegarde absolue. Les nazis n'avaient rien obtenu d'eux. Et cette force, je peux le dire aujourd'hui encore, est restée vive en moi.
Un jour j'ai demandé à Gérard, lui qui avait vécu les lentes pendaisons du camp de Dora link :" mais pourquoi les SS bâillonnaient-ils les condamnés ?"
Alors avec un regard malicieux il m'a répondu :
"parce qu'un jour un russe s'est accroché à la corde et les a insultés. Les SS ont décidé que cela n'arriverait plus : mains liées derrière le dos et une sorte de bout de bois serré par un fil de fer en travers de la bouche"
XVII
Comme je m'approchais seul, la plus maigre esquissa un sourire d'une douceur si gracieuse que je tendis la main vers elle. Elle s'avançait et plaqua sa paume sur la mienne et me regardant droit dans les yeux. Je frissonnai. Elle le sentit, et sur le bord de ses paupières coula une larme...
A la lueur du feu notre étreinte fut d'une puissance à secouer la terre. Je crois bien d'ailleurs qu'elle vacilla. Nous avions perdu bien des choses, mais pas le sens des caresses.
Le souffle apaisé, comme je caressais ses cheveux, je lui murmurai :
« peut-être avons-nous lancé un enfant dans l'univers ? ». Elle soupira et répondit doucement :
« plus personne. Plus personne ne fait des enfants. Nous sommes toutes stériles. Le monde retourne d'où il vient. Tu devrais savoir cela. Voilà pourquoi il faut en jouir. Nous sommes les derniers à pouvoir le faire»
_ « Mais pourquoi que s'est-il passé ? Je ne parviens pas à me souvenir, et les quelques livres que j'ai pu trouver dans les ruines, et que j'ai bien du mal à lire, n'en disent rien. Regarde... »
Je tirais de ma besace une liasse sous une couverture de papier plus épais et j'ânonnais : « ca-ta-logue de la ma-nu-fac-ture d'armes de Saint- E---tienne ».
_« Ce livre ne dit rien ! »
_ « Je n'en sais pas plus que toi. » dit-elle en s'enroulant dans sa couverture de fourrure « je ne sais pas... Je suis fatiguée.»
(A SUIVRE)
Vous n'avez pas le temps de lire ? Balthazar est là. Il écrit pour vous des phrases romanesques qui valent des volumes entiers. Vous les lisez en moins de 30 secondes et votre imagination fait le reste.
j'ai été une seule fois à un dîner de con... Mais je n'ai pas trouvé l'adresse
(Balthazar Forcalquier)